Plus de 400 offres ont été présentées lors des deux forums Medinjobs organisés par Aix-Marseille French Tech. Ce chiffre donne un petit aperçu de la situation de la filière, dont le taux de chômage est largement inférieur à celui de l’ensemble de l’économie française : il oscille entre 5 et 8 % en fonction des métiers. Et encore, note Nicolas Garnier, directeur territorial Pôle emploi des Bouches-du-Rhône, « ce sont des courtes durées, il y a un important turn over dans les inscriptions« . Les spécialistes de ce secteur d’activité où plus de 90 % des embauches, en région Paca, se font en CDI selon le site syntec-numerique, parlent même de pénurie.
« Ce qui nous inquiète, ce n’est pas le chômage c’est l’inverse ! » plaisante Stéphane Soto directeur délégué de French Tech Aix-Marseille. Et pour cause, avec plus de 4 200 recrutements recensés en 2014 par l’Apec en Paca et Corse, le secteur s’affiche comme un des acteurs majeur du marché de l’emploi. « Nous connaissons beaucoup de métiers en tension mais ceux-là le demeurent en permanence« , poursuit Nicolas Garnier, qui comptabilise 3 500 à 4 000 demandeurs dans la région. Et même si la filière, en perpétuelle évolution, crée sans cesse de nouveaux jobs, les profils les plus recherchés aujourd’hui sont ceux de chef de projet, développeur web, développeur Java, administrateur de réseau ou encore community managers, comme en atteste l’enquête réalisée par Aix-Marseille French Tech auprès d’une centaine d’entreprises du territoire sur leurs besoins en recrutement.
Un des enjeux du Forum
Mais, note Samuel Masson, dirigeant du cabinet de recrutement Omniciel, parmi ceux-là, « certains métiers sont en tension depuis 15 ans, comme ingénieur de développement J2ee et langage objet« . Sans oublier la vague de nouveaux métiers tels que les spécialistes de la sécurité ou les experts en data. Le « chasseur de tête » estime même que la méconnaissance de ces professions en plein essor est une vraie problématique européenne, « Il faut mobiliser des classes d’âge pour qu’elles s’orientent vers ces formations. »
Ce sera d’ailleurs l’un des enjeux du forum Medinjob 2016, que le spécialiste organise. Car même si les entreprises sont prêtes à former leurs nouvelles recrues en interne, elles font volontiers appel à des Bac+2 ou Bac +5 comme en atteste l’enquête de Medinsoft.
Certaines formations sont ainsi relativement prisées et dispensées dans la région, par des écoles privées ou publiques telles qu’un master en big data, un cursus d’analyse de données, de trafic et référencement ou encore d’ergonomie/parcours utilisateurs. Un vrai défi, qui consistera aussi, à convaincre les filles de suivre ces filières, où elles sont totalement sous représentées…